Guillaume Colombo

  • 06.08.2011

Guillaume Colombo est un homme heureux. Ancien numéro 3 du Château de Chambord, il est aujourd'hui à 29 ans le directeur de l'Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région. Comme quoi, la valeur n'attend pas le nombre des années. Discussion.

Guillaume Colombo, qui êtes-vous?

Je suis né en 1982 à Paris et j'ai grandi dans le Limousin. Mon nom par contre est d'origine italienne par mon grand-père. Après une scolarité classique, je suis parti faire ma seconde en Allemagne et quand je suis revenu en France, je n'avais pas envie de perdre mon allemand. J'ai donc continué mes études à Strasbourg au lycée des Pontonniers pour, après mon bac, aller au lycée hôtelier d'Illkirch. Je suis parti de Strasbourg en 2002 à la fin de mon BTS pour poursuivre mes études dans le Nord Pas de Calais à Arras à l'IUP Métiers des Arts et de la Culture. Les 8 derniers mois de mes études, je les ai terminées à Hanovre. En arrivant sur le marché du travail, j'ai eu la chance de démarrer ma carrière au Domaine national de Chambord.

Comment avez-vous démarré à Chambord? Quelles étaient vos missions?

J'avais été repéré à Chambord pendant un stage de fin d'études et j'ai eu la chance d'arriver à un moment clé où il y avait de gros changements dans l'organisation. A l'époque le site était géré par 5 ministères et 3 établissements publics : un vrai bordel sans nom! 
J'ai donc démarré en tant que chargé de mission au Château de Chambord lors de la création d'un Établissement public à caractère industriel et commercial, fait justement pour faciliter la gestion du domaine. C'était vraiment passionnant car lors de la réorganisation, nous n'étions pas très nombreux et les tâches étaient très diverses. J'ai quitté Chambord alors que j'étais chargé de mission auprès du directeur général. Je m'occupais à la fois du développement commercial, de la communication et de la gestion de la boutique.

Une anecdote à nous dire sur cette aventure? 

A Chambord nous étions souvent en contact avec les ambassades pour les visites officielles. On a eu une demande du Président du Bundestag, Wolfgang Thierse, qui était en vacances avec sa fille. Comme j'étais le seul à parler allemand et j'ai été chargé de lui faire la visite guidée avec sa fille et ses deux gardes du corps. J'avais tout juste 21 ans. Je me souviendrais toujours de son arrivée en limousine : J'étais avec deux gardes républicains pour l'accueillir et la voiture présidentielle s'est arrêtée en haut de la colline menant au Château. J'ai juste vu les portes de la limousine s'ouvrir au loin comme des arêtes de poisson. On se croyait en plein centre de Washington alors qu'on était au fin fond de Chambord. C'était impressionnant!

Pourquoi avoir quitté le domaine de Chambord?

Je suis arrivé dans une période d'effervescence à Chambord où l'on devait tout structurer. Une fois ma mission accomplie, j'ai eu envie de voir autre chose et si possible de changer de secteur car en étant numéro 3 d'un domaine réputé comme Chambord, on peut aller dans n'importe quel autre domaine, on aura toujours l'impression d'être rétrogradé. Et puis j'avais aussi envie de revenir en Alsace.

L'Alsace et Mulhouse donc?

Effectivement, j'avais appris qu'un poste était vacant à l'Office de Tourisme et des Congrès de Mulhouse et sa région après le départ de Mireille Dartus désormais directrice du Strasbourg Convention Bureau. Je me souviens qu'il y a eu trois différentes méthodes de recrutement et je me suis entêté à postuler à chaque fois. Dix huit mois après ma première candidature, l'adjoint au Tourisme, Jean-Pierre Walter, m'a appelé pour savoir si j'étais toujours disponible. Et j'ai pu démarrer à Mulhouse en novembre 2009.

Vous souvenez-vous de votre arrivée à Mulhouse?

J'étais venu à Mulhouse en 2000. J'avais donc encore l'image de Mulhouse à cette période. Je me souviens que j'avais préparé ma compagne à notre arrivée dans la région. Je lui avais dit que cela allait être un challenge, que Mulhouse n'est pas Strasbourg en terme de taille, que la ville n'est pas aussi lisse. On s'est garés à la mairie, je suis allé à mon entretien. On s'est retrouvés le soir, entre temps elle était tombée amoureuse de Mulhouse. Moi aussi, j'étais vraiment surpris de voir le centre-ville agréable, de belles maisons... Mulhouse quoi!

Quelles sont les missions de votre structure?

L'Office de Tourisme et des Congrès a plusieurs fonctions, la plus connue étant l'accueil et l'information des visiteurs. Nous avons également une mission d'animation des professionnels avec la possibilité de gérer des équipements touristiques si la collectivité nous le demande. Enfin, nous faisons du conseil et de l’ingénierie pour le développement du territoire.
Notre objectif est simple : augmenter la consommation du territoire que ce soit du gratuit ou du payant.

Mais au fait, qu'est ce que l'Office de Tourisme?

L'Office de Tourisme est l'héritage des anciens syndicats d'initiative. A l'origine c'était une association de personnes de bonne volonté qui se réunissaient pour développer une image cohérente du territoire. Aujourd'hui, c'est toujours une association mais qui dépend de l'agglomération et qui réunit des structures publiques et privées. Il y a donc différents professionnels qui décident d'adhérer à l'Office de Tourisme et avec qui on travaille en priorité.

Les touristes veulent toujours de la nouveauté, est-ce évident de se renouveler?

C'est ce qui fait l’intérêt du métier. En plus sur Mulhouse et le sud de l'Alsace, nous avons la chance d'être sur un territoire qui n'est pas enfermé dans un carcan des futurs développements à faire. Il y a beaucoup de choses qui sont osées, cela facilite l'innovation. 

Comment percevez-vous le potentiel touristique de Mulhouse? 

Il y a un fort potentiel mais il y a aussi un fort besoin de professionnalisation. Il y a beaucoup de choses qui existent mais qui ne sont pas structurées touristiquement. 
Avoir un événement c'est bien, mais derrière il faut avoir une communication, un contenu et un discours pour attirer le touriste. Venez nous voir, on vous aidera!

Vous êtes donc au service des créateurs d'événements?

Bien entendu. Je rêve de voir sur tous les programmes des événements qui se passent à Mulhouse « Informations : Office de Tourisme ». C'est anxiogène pour le touriste qui va prendre 3 documents d'avoir 3 numéros différents. Il faut nous utiliser, nous sommes ouverts 7 jours sur 7!

Juste avant votre arrivée en tant que directeur, l'association « Mulhouse j'y crois » avait publiquement pris à parti l'Office de Tourisme. Qu'en pensez-vous?

Effectivement, j'en ai beaucoup entendu parler. L'association « Mulhouse j'y crois » ne connaissait pas forcément toutes nos contraintes. Au delà des élus, s'attaquer frontalement au travail fait par des professionnels, je trouve que la forme n'est pas forcément adaptée. C'est dommage, car les constatations faites par « Mulhouse j'y crois » étaient pour nous acquises depuis longtemps comme des choses à faire évoluer.

Quels sont vos axes de développement pour le tourisme de la région mulhousienne?

Depuis mon arrivée, nous avons lancé le City Pass et les Greeters. Nous souhaitons lancer un nouveau produit par an. Cela s'inscrit dans notre démarche de développement du tourisme urbain.

Où sort Guillaume Colombo pour boire un verre?

C'est compliqué, car depuis que je suis là je n'ai pas vraiment pris le temps de sortir. Je fréquente le quartier Bourse/République puisque j'y habite! En fait je n'ai pas encore recréé autour de moi un cercle d'amis avec lequel je vais sortir prendre un verre.

Pour terminer, avez-vous une citation, un proverbe... un leitmotiv?

J'ai une citation de François 1er que je garde toujours dans un coin de ma tête : « Si l'on se préoccupait trop de l'achèvement des choses, on n'entreprendrait jamais rien »

tourisme-mulhouse.com

Par Julien Di Giusto

Fondateur de l'agence de communication Mars Rouge et du magazine online subject.fr. Collabore avec le label italien Angle Records pour le magazine NG™. Vit à Mulhouse.

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